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Maxence Carsana nous livre une analyse de la position des élites

Par Le 07/11/2023

Par Maxence Carsana, psychologue.

Excellente analyse subtile, parue dans Le Figaro du 31 octobre. 

TRIBUNE – Wokisme, écologisme… les «croyances de luxe» consistent à professer des idées dont seul un statut social élevé permet d’éviter les conséquences, analyse le psychologue Maxence Carsana. Selon lui, elles constituent le nouveau capital culturel des classes dominantes, au détriment du reste de la population.

L’analyse des motivations des élites passe souvent par celle de leurs intérêts économiques mais cela est insuffisant pour expliquer le maintien de décisions peu rentables. Pourquoi tant d’entreprises prennent-elles un virage woke alors que le public semble ne pas suivre ? On se souvient de la campagne publicitaire désastreuse de Gillette en 2019 expliquant aux hommes ce qu’est la masculinité ou, plus récemment, de l’annonce du niveau des revenus de Victoria’s secret au plus bas depuis 2020 à la suite de sa campagne inclusive.

Pourquoi tant de films et de séries devancent-ils les demandes des spectateurs en termes d’inclusivité, quitte à arrêter une série avant sa fin par manque de rentabilité ? En ne prenant que quelques exemples : le film d’animation Buzz l’éclair est boudé par le public. Le reboot de SOS Fantômes est un échec cuisant. L’idée de faire des suites à d’anciennes franchises n’est pourtant pas le fond du problème. En témoigne l’immense succès de Top Gun : Maverick juste à la sortie du Covid. Au niveau des séries, Cowboy Bebop est annulé et l’avenir de Velma semble incertain, suscitant des commentaires acerbes de la part de leurs réalisateurs respectifs vis-à-vis de la réponse du public. Une rupture semble exister entre les ambitions des créateurs et les attentes du public. Le cinéma français ne fait pas exception à cette tendance et profite de généreuses subventions publiques pour survivre (1,7 milliard d’euros en 2022, soit 31% de son financement).

Pourquoi l’école s’interroge sur de potentielles réformes permissives alors que les résultats ne cessent de chuter ? D’après certains experts, pourquoi ne pas directement simplifier l’orthographe, supprimer l’accord du participe passé ou carrément supprimer les notes ? Pour comprendre ce décalage récurrent, il faut réaliser que l’analyse économique possède un angle mort : l’argent n’est en réalité qu’un mode de transaction parmi d’autres et n’est même pas le plus important pour une certaine élite progressiste.

Les membres de cette élite, via leurs relais médiatiques, sont les premiers à remettre en question la famille traditionnelle, l’intérêt du mariage, à encourager la permissivité dans l’école publique, à l’accueil d’une immigration massive, au désarmement de la police, à l’écologie punitive, etc. Ils sont également les premiers à moins divorcer, à mettre leurs enfants dans le privé, à habiter loin des zones défavorisées dans des lieux préservés et à voyager régulièrement en avion. Ce n’est pas uniquement une affaire d’hypocrisie. Le prestige est la monnaie la plus importante de l’économie de cette élite. Dans une société de l’abondance matérielle généralisée, il ne suffit plus d’avoir le chauffage, l’électricité, des vêtements de qualité ou une Rolex, il faut trouver un autre moyen de se démarquer des autres classes et de ses concurrents au sein de la même classe. Et cette solution, c’est ce que Rob Henderson, essayiste et docteur en psychologie de l’Université de Cambridge, nomme une «croyance de luxe».

Plus l’incarnation d’une idée coûte potentiellement cher à son porteur, plus elle est prestigieuse. Le summum du prestige, c’est de professer des idées dont seul un statut social élevé permet d’éviter les conséquences. Ainsi, en professant publiquement certaines croyances, on signale indirectement notre appartenance à une élite et on renforce la hiérarchie sociale. Cela permet d’une certaine manière de fermer la porte derrière soi. Quiconque tenterait de faire la même chose sans avoir cette position et ces moyens en paiera tôt ou tard les conséquences et restera pauvre. L’altruisme ostentatoire est un luxe que peu peuvent se payer. Ce qui caractérise ces idées n’est pas leur sujet mais l’opulence qu’elles suggèrent. Elles sont donc susceptibles de prendre des formes différentes selon les époques et la culture dominante en place. L’ascétisme est par exemple toujours plus à la mode dans les classes supérieures car pour pouvoir se priver, encore faut-il déjà posséder plus que le nécessaire. Ces croyances de luxe ne sont pas forcément conscientes ni même motivées par de mauvaises intentions, c’est même rarement le cas. Elles font d’une certaine manière partie du capital culturel d’un milieu éloignée de la nécessité.

Le psychiatre Theodore Dalrymple a déjà observé cette démission morale des élites dans Life at the bottom (2001). Ces valeurs aujourd’hui jugées «conservatrices», et si souvent attaquées – la common decency chère à Orwell – structuraient la vie des moins favorisés pour qui l’argent ne permet pas de combler l’absence d’une famille stable et d’une communauté unie. Pire qu’un abandon, ce clivage entre les classes ne cesse de s’agrandir avec le temps.

Prenons le cas de l’immigration : d’après les sociologues médiatiques, le Français périphérique qui n’a pas fait beaucoup d’études vote souvent RN. On explique alors cette différence par des préjugés, un manque d’ouverture et, à demi-mot, un manque de raffinement. Ils n’ont jamais compris le sens de la corrélation. C’est parce qu’il n’a pas le luxe de pouvoir déménager quand son quartier devient invivable ou qu’un autocar de migrants débarque dans son village depuis Paris que notre Français moyen se montre intolérant. Il n’aura pas droit à une seconde chance en cas d’erreur et il le sait très bien. Il ne s’agit pas de gentillesse ni de sainteté pour la classe dominante mais d’une démonstration de force, un potlatch moral. Cette observation se décline pour presque tous les sujets clivants qui opposent le haut et le bas de la société.

Quel est le rôle du milieu social dans ce phénomène ? Les classes populaires, elles, vivent en dehors de l’économie de la création culturelle. Elles subissent passivement les «progrès» de leur temps. Et même si elles décident de désapprouver un point et veulent vivre selon d’autres principes, leurs enfants sont exposés à ces idées par les agents de la classe moyenne que sont les professeurs et les fonctionnaires. Ceux-ci les appliqueront avec d’autant plus de ferveur qu’ils croiront encore dans l’ascenseur social et ce, même s’ils doivent le payer très cher. En arborant les mêmes croyances que la classe à laquelle ils s’identifient, ils s’approprient une partie de son prestige. Un peu comme un enfant espère inconsciemment associer à sa personne l’aura de sa star de football favorite en portant son maillot.

Ce ruissellement de vertu ostentatoire depuis les élites fabrique une spirale infernale au fur et à mesure que toutes les couches de la société se mettent à copier des idées coûteuses alors qu’elles ne peuvent pas totalement en assumer le coût. Collectivement, nous contribuons à la formation de futures crises car le gain social immédiat pour notre situation nous semble plus important que les conséquences à venir. Une large partie de la bourgeoisie urbaine, devant maintenir son prestige, doit sans cesse professer des idées toujours plus coûteuses et délirantes pour se démarquer de la classe moyenne qui cherche à la rejoindre. Ainsi, le système se déplace toujours plus vers un altruisme maladif (c’est-à-dire, la forme la plus commune que prennent les croyances de luxe) jusqu’à l’effondrement.

Quelle solution ? Nous pouvons toujours espérer que les hérauts de ces croyances de luxe prennent de nouveau conscience du rôle de guide qu’elles occupent mais cela paraît peu probable. L’alternative pour enrayer cette machine semble être de redonner ses lettres de noblesse à la décence commune, de récuser l’attaque facile de «populisme» et de neutraliser le prestige associé aux déclarations de la classe dominante. Dans une économie symbolique différente, la partie médiatique et progressiste de la classe dominante en place et ses alliés n’auront plus autant de raison de s’accrocher à leurs idées ostentatoires et irréalistes, ou alors céderont naturellement la place à de nouveaux prétendants du même milieu plus en phase avec les besoins des classes populaires. Lorsque les élites seront directement touchées par les conséquences de leurs idées, peut-être arriveront-elles à reconsidérer leur position que doit subir pour l’instant la majorité moins aisée de la population.  ■

Audition et orthophonie

Par Le 17/05/2023

https://youtu.be/U0vhe3Drobw

Covid et Voix

Par Le 13/04/2022

Le nerf qui régule la parole altéré par le virus

Et, chez certains patients souffrant du Covid-19, ces cordes vocales semblent présenter certaines lésions. Précisément,le virus aurait endommagé le nerf qui régule la parole empêchant ainsi les cordes vocales de fonctionner normalement mais hors des temps de parole. "Pensez à quand vous bavardez. Chaque fois que vous terminez une phrase, vos cordes vocales doivent s'ouvrir pour que vous puissiez respirer. Imaginez si elles ne s'ouvraient pas. Après votre troisième ou quatrième phrase, vous vous sentirez essoufflé.Vos voies respiratoires sont fermées. La bonne nouvelle est que ce type de problème respiratoire peut être facilement traité grâce à une technique d'orthophonie courante", a déclaré le Dr Jonathan Aviv, spécialiste des oreilles, du nez et de la gorge à l'hôpital Mount Sinai à New York.

Dans un article récent du International Journal of Pulmonary & Respiratory Sciences, le Dr Aviv et ses collègues ont déclaré avoir traité avec succès 18 anciens patients atteints de Covid-19 grâce à une combinaison d'orthophonie et de modification du régime alimentaire en évitant les aliments qui pourraient exacerber l'irritation nerveuse. "Tous les patients résolvent leur essoufflement. Vous pouvez le voir quand ils reviennent. Leurs cordes vocales bougent maintenant normalement", assure le spécialiste.

Rééducation orthophonique post covid

Par Le 16/03/2022

   La rééducation des troubles de la déglutition, de la voix ou de l’odorat font partie des compétences des orthophonistes depuis de nombreuses années. La pandémie de Covid19 a entraîné une majoration des besoins de prise en soins dans ces domaines, que ce soit en phase aigüe ou dans un contexte de COVID long. C’est pourquoi cette formation a pour but d’aborder tous les troubles ORL que peuvent rencontrer les patients ayant eu le COVID, et de proposer aux orthophonistes des outils concrets, tant sur l’évaluation que sur la rééducation. La déglutition est particulièrement altérée après un séjour en réanimation, où l’on a très souvent recours à du matériel de ventilation invasive (sonde d’intubation, canule de trachéotomie) et de nutrition artificielle (sonde nasogastrique). Moins connues, il existe également des difficultés de déglutition liées aux neuropathies post réanimation, mais également dues à la dyspnée persistante dans les Covid longs. Concernant la voix, on connaît bien sûr les séquelles post intubation ou trachéotomie, mais de nombreuses études s’accordent sur l’existence possible d’atteintes nerveuses laryngées en dehors de toute hospitalisation. Les exercices permettront à la fois de retrouver une tonicité cordale, mais également un timbre plus régulier, donc une parole plus confortable. Enfin, l’anosmie et l’agueusie sont reconnues comme des symptômes appartenant au « syndrome de Covid long » et peuvent s’accompagner de troubles neuropsychologiques. Ainsi, en plus de la nécessaire stimulation des récepteurs sensitifs, l’orthophoniste devra travailler les émotions, la mémoire et l’évocation verbale en lien avec l’olfaction: L’objectif de cette rééducation est de permettre de recréer le chemin entre les cellules odorantes et le traitement cérébral de ces informations.

Le travail de psychologue

Par Le 26/01/2022

Cabinet paramédical centre Toulouse

Publié par Laure Sergueeff, psychanalyste centre Toulouse, 0607410979

Parce que ton psy ,c'est pas ta copine qui te donne un conseil sur ton canapé....Ce que l'on voit du travail des thérapeutes en séance, c'est une rencontre, un instant, des échanges de mots, mais tout ce qu'on ne voit pas, c'est le travail de restitution de cas, son histoire et surtout une construction pour savoir comment guider la psychothérapie, pourquoi et comment les répétitions alimentent les souffrances mais répondent également à des pulsions profondes, des traumatismes enfouis...Oui on ne veut pas toujours son propre bonheur et oui souvent on prend l'option qui nous fera le plus souffrir...Ce sont des mécanismes complexes, qui au-delà du savoir théorique, des formations, des lectures, requièrent une étude au cas par cas, dans la singularité de chacun(e).....

Peut être une image de intérieur et mur de briques